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Fifa World Cup 2006
9 juin 2006

ARGENTINE

Pour oublier la déception asiatique

Toujours un peu dans l'ombre historique de l'immense Diego Armando Maradona, l'Argentine n'en demeure pas moins un perpétuel prétendant au titre, en dépit des espoirs déçus lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon 2002. Aujourd'hui plus expérimentés, les Albicelestes préparent leur revanche. En juin 2005, ils sont devenus la première équipe sud-américaine à se qualifier pour le tout prochain rendez-vous mondial.

Pendant la phase éliminatoire, l'équipe argentine est passée par différents états d'âme : incertitude au début, solidité et confiance au fil des rencontres, puis craintes du pire lors de la démission inattendue du sélectionneur Marcelo Bielsa. Après l'arrivée aux commandes de José Pekerman, les Argentins ont décroché leur qualification tant attendue le 8 juin 2005 de la meilleure des façons : avec une belle victoire à domicile sur le Brésil. Toutefois, l'inconstance de son jeu, la pléthore de joueurs testés aux différents postes et le piètre rendement de l'équipe en déplacement alimentent les discussions sur les vraies possibilités de l'équipe et sur son schéma tactique dans la perspective de l'épreuve allemande.

Côté statistiques, l'Argentine a bouclé les qualifications avec 34 points, soit neuf de moins par rapport à sa précédente campagne, laissant le fauteuil de leader au Brésil pour la première fois depuis les trois dernières phases éliminatoires. Au final, la sélection albiceleste a enregistré 10 victoires, 4 nuls et 4 défaites, avec 29 buts inscrits contre 17 encaissés seulement, le meilleur bilan avec le Brésil, devant la Colombie. Au rayon des faits marquants, il y a du bon... et du moins bon. L'Argentine a préservé son invincibilité à domicile vieille de 12 ans, s'est imposée en Bolivie pour la première fois depuis 32 ans et a savouré le plaisir d'une qualification obtenue face au Brésil lors du derby continental. En revanche, il faut souligner la première défaite en éliminatoires face au Paraguay et la fin de 16 ans d'invincibilité contre l'Uruguay lors du clásico du Rio de la Plata.

Au coup d'envoi de la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006, vingt ans se seront écoulés depuis le triomphe de l'Argentine de Diego Maradona au Mexique en 1986. A cette époque-là, forte de sa victoire dans deux des trois dernières éditions, l'Argentine est persuadée d'installer tôt ou tard sa suprématie sur le ballon rond et d'égaler le palmarès de son voisin brésilien. Son parcours jusqu'en finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Italie 1990, lui laisse entrevoir un troisième titre en quatre éditions, un exploit que seule la Seleção est parvenue à réaliser, entre 1958 et 1970. Mais l'Allemagne se dresse sur son chemin et lui subtilise logiquement le trophée.

Quatre ans après, Maradona emmène les siens aux Etats-Unis 1994, où les Argentins font figure de sérieux candidats au titre. Cependant, à la suite d'un contrôle antidopage positif, El Pibe de Oro est écarté de l'effectif. C'est le commencement de la fin pour l'équipe d'Alfio Basile. Ainsi débute l'ère post-Maradona. Une campagne satisfaisante à France 1998 donne aux Argentins le bonheur d'une victoire contre l'Angleterre au second tour, mais s'achève également par la déception du but magnifique de Dennis Bergkamp, qui fait sombrer la sélection albiceleste dans les ultimes moments de son quart de finale. Très compétitive, cette équipe n'a pas le dynamisme et la combativité de celle participant à Corée/Japon 2002, qui tombe pourtant au premier tour, à la stupéfaction générale.

Après cette déception, l'Argentine prend les mêmes et recommence, démontrant une belle stabilité. Le sélectionneur Marcelo Bielsa entame la phase de qualification pour l'Allemagne 2006 et obtient de bons résultats jusqu'en septembre 2004, dont une place de finaliste à la Copa América et une médaille d'or aux Jeux d'Athènes, la première de l'histoire du football albiceleste. Mais, à la surprise générale, el Loco jette l'éponge, laissant sa place à José Pekerman, qui prend la barre dans une situation très confortable. Le nouveau sélectionneur, au passé de footballeur peu connu, a gagné la confiance de la fédération argentine de football grâce à son travail dans les équipes de jeunes. A titre d'exemple, il a remporté trois Championnats du Monde Juniors de la FIFA, au cours desquels il a formé plusieurs joueurs aujourd'hui retenus dans l'équipe fanion.

La plupart de ces joueurs n'évoluent pas dans les plus grands clubs du monde, mais leur talent indéniable fait rêver les supporters. Séduits par l'intégration de Juan Román Riquelme, Javier Mascherano et Javier Saviola, entre autres, rassurés par l'apport toujours déterminant des expérimentés Roberto Ayala, Juan Pablo Sorín, Pablo Aimar et Hernán Crespo, les Argentins viennent de découvrir une autre perle rare, exploitable à brève échéance, en la personne de Lionel Messi. Le jeune pensionnaire du FC Barcelone vient de remporter le Championnat du Monde Juniors de la FIFA, Pays-Bas 2005, dont il a été sacré meilleur buteur et meilleur joueur. Sans lui, les poulains de Pekerman sont montés sur la deuxième marche du podium de la Coupe des Confédérations de la FIFA disputée en Allemagne. Avec lui, avec un groupe plus sûr de son football, le coach voudra prendre en 2006 la revanche dont il a tant rêvé.

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